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Économie scientifique
13 avril 2021

Hors série - Covid-19 : Vaccins et variants.

L’ordre d’apparition des variants les plus inquiétants reflète la progression des essais cliniques lancés par AstraZeneca/Oxford. Au Royaume-Uni, les essais en phase 3 ont été menés autour de Londres du 3 au 28 mai 2020 avec 6 000 volontaires. Au Brésil, de tels essais ont commencé auprès de 5 000 volontaires le 23 juin 2020. Quelques jours plus tard, des essais en phases 1 et 2 étaient engagés en Afrique du Sud. Aux États-Unis, des essais en phase 3 ont été brièvement initiés puis suspendus avant d’être repris le 23 octobre 2020.

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)32661-1/fulltext

Le variant britannique 501Y.V1 a été détecté pour la première fois le 20 septembre 2020 dans le Kent (Sud-Est de l’Angleterre), puis encore dès le lendemain à Londres. La première détection du variant sud-africain 501Y.V2 se situe au mois d’octobre 2020 selon le gouvernement sud-africain. Quant au variant brésilien 501Y.V3 il fut découvert le 6 janvier 2021 dans un aéroport japonnais sur des voyageurs arrivant du Brésil.

Christian_Vélot

Dans une vidéo mise en ligne le 28/12/2020, hormis des effets secondaires à terme potentiellement graves pour les vaccins liés à la nouvelle technologie de vaccins à ADN, Christian Vélot (généticien moléculaire, maître de conférence à l’université Paris-Saclay et président du conseil scientifique du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique) alertait plus largement (vaccins à ADN et à ARN) sur le risque collectif de recombinaison virale lors d’une campagne de vaccination – la probabilité d’apparition d’un variant étant d’autant plus élevée que la vaccination est massive. Pour mémoire les vaccins à ADN sont : AstraZeneca, Spoutnik, Johnson&Johnson.

 

https://www.smartrezo.com/n31-france/tv-covid-19-les-technologies-vaccinales-a-la-loupe.html?vod=17630 (à partir du timing 36:00)

De ce qui a été signalé plus haut, il semblerait que le vaccin AstraZeneca serait en pratique plus propice à l’émergence de variants que les vaccins à ARN messager Pfizer/BioNtech et Moderna. Quelle explication pourrait-elle être avancée ?

En se basant sur les informations glanées sur la plateforme d’information suisse InfoVac (https://www.infovac.ch/fr/) le journaliste Charles-Maxence Layet a étudié la question dans un article publié dans le dernier numéro (n° 133, mars-avril 2021) du magazine Nexus « Covid-19 : Des variants issus des essais cliniques du vaccin AstraZeneca ? ». Voici un extrait du passage consacré à cet aspect.

« Le vaccin AstraZeneca d’Oxford est basé sur la technologie dite à vecteur viral … [qui] combine les gènes de deux virus distincts. Un premier virus sert de vecteur dans lequel on insère du matériel génétique d’un deuxième virus : celui de la protéine de pointe [spike] du virus SRAS-CoV-2. Le vecteur viral, c’est la stratégie du cheval de Troie : on utilise un virus génétiquement modifié pour infecter des cellules et introduire dans celles-ci un gène d’un second virus, ici un gène de la protéine Spike du SRAS-CoV-2, pour leur faire produire l’antigène qui permettra ensuite d’habituer … le système immunitaire à reconnaître cet antigène et donc à générer les anticorps voulus en présence du véritable virus SRAS-CoV-2. »

En fait la technologie à vecteur viral est associée aux autres vaccins à ADN comme Spoutnik V et Johnson & Johnson. Mais Charles-Maxence Layet rapporte que ces deux derniers diffèrent sur un point avec le vaccin AstraZeneca, l’adénovirus qu’ils utilisent comme vecteur viral est humain alors que le vaccin AstraZeneca a la particularité d’utiliser un adénovirus de chimpanzé.

Se référant à un article publié en 2016 par Axel Rossi et Anna Salvetti deux chercheurs de l’Inserm/CNRS (https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2016/02/medsci20163202p167/medsci20163202p167.html), Charles-Maxence Layet poursuit :

« Cette approche recombinante, qui bricole … des organismes viraux qui n’existait pas auparavant, est instable, donc propice à se mélanger plus facilement à d’autres séquences génétiques virales. Elle laisse aussi des traces, des résidus de code génétique dans nos tissus. Elle peut aussi parfois intégrer le génome de l’organisme infecté. "Les vecteurs adéno-associés recombinants (AAVr)…

sont capables de persister à long terme dans les tissus transduits, sous une forme transcriptionnellement active et majoritairement extra-chromosomique […] plusieurs études ont montré qu’une fraction non négligeable du génome AAVr pouvait également s’intégrer de façon non spécifique dans le génome de la cellule hôte, soulevant ainsi la possibilité d’événements de mutagénèse insertionnelle." »

Cela rejoint les grands risques pour lesquels, avant la vidéo susmentionnée, Christian Vélot avait déjà alerté dans une note d’expertise de septembre 2020 sur les vaccins ayant recours à des techniques de modification génétique (https://blog.gerardmaudrux.lequotidiendumedecin.fr/wp-content/uploads/2020/11/2020-09_Note-dExpertise-Vaccins-GM_C.V%C3%A9lot-02_Traite-02.pdf).

Quant aux nouvelles idées récemment avancées de panachage des différents vaccins (la seconde injection réalisée avec un vaccin différent de la première ou même deux vaccins différents mélangés dans la même injection) elles risqueraient de constituer un effet cocktail multipliant les événements de recombinaisons virales.

Geert_Vanden_Boosche

Mais nous ne sommes pas arrivés au bout. Une alerte tout aussi inquiétante a été récemment émise sur un autre aspect, et pas par n’importe qui, par Geert Vanden Bossche, docteur en virologie qui a précédemment travaillé pour la fondation Bill & Melinda Gates et le GAVI (organisation internationale créée en 2000 sur les questions d’immunisation et de vaccination).

Cette alerte prend la forme d’un site internet (en anglais) qu’il a créé sous l’intitulé « Urgence de santé publique de portée internationale ».

https://www.geertvandenbossche.org/

Ce site contient 12 articles pointus publiés du 1 au 31 mars, une lettre que Geert Vanden Bossche a adressée le 6 mars à l’OMS et, sur la page d’accueil du site, un résumé ayant pour titre « Pourquoi les campagnes de vaccination de masse Covid-19 favorisent-elle la dominance de variants qui échappent à l’immunité ? »

Voici la traduction des passages les plus significatifs :

« Afin que de nouveaux variants plus infectieux améliorent leur puissance et deviennent bien implantés, ils doivent s’adapter à la pression immunitaire suboptimale de laquelle ils s’échappent… [Pour cela] il est essentiel que le virus passe de façon répétée sous les mêmes conditions de contrainte… Il en résultera au final une adaptation du variant viral qui permettra ainsi une véritable réplication sous des conditions pour lesquelles cette réplication était initialement limitée…

En l’absence de mesures de prévention de l’infection ou de campagnes de vaccination de masse, les variants qui apparaissent de manière spontanée n’ont pas l’opportunité de rivaliser avec un virus sauvage en circulation car il n’y a pas de mécanisme de pression immunitaire sélective favorisant leur adaptation à l’hôte humain…

En revanche, dans le cas d’une vaccination de masse, il y a de nombreuses opportunités pour que des variants apparaissant spontanément soient confrontés à une pression immunitaire sélective. Des campagnes de vaccination de masse engendreront la séroconversion contre la protéine spike de groupes importants de population qui n’ont pas encore été en contact avec le virus tout en les maintenant pendant un certain temps avec une réponse immunitaire suboptimale (par exemple ceux attendant la seconde dose d’un vaccin à deux injections), cela tout en étant exposés aux variants viraux émergeant spontanément...

La vaccination de masse des groupes vulnérables ne casse pas brutalement les chaînes de transmission virales mais redirige de plus en plus les événements de transmission vers des porteurs asymptomatiques… Pendant que les campagnes de vaccination de masse déportent le "réservoir" de la transmission virale vers des sujets infectés asymptomatiquement (vaccinés ou pas), la probabilité augmente substantiellement que des sujets non vaccinés, précédemment infectés asymptomatiquement, connaissent une réinfection. Cela veut dire que dans la population qui est à présent plus activement impliquée dans la transmission virale, de nouveaux variants émergeant spontanément ont de nombreuses opportunités de s’aguerrir sous une pression immunitaire suboptimale de manière à finalement s’adapter à l’hôte humain et devenir une partie de la population de SRAS-CoV-2 dominante. C’est pourquoi – après la production initiale de variants viraux sélectifs comme résultat direct des mesures de prévention de l’infection – d’ultérieures campagnes de vaccination de masse conduiront à une augmentation de la circulation de variants viraux additionnels et plus infectieux. On peut imaginer que l’accoutumance de tels variants plus infectieux d’échappement immunitaire se traduit par le plateau qui suit la diminution de cas influencée par la vaccination et dont la hauteur excède celle du plateau suivant la précédente vague de cas.

Comme les campagnes de vaccination ont démarré sur la population vulnérable, non seulement les sujets vaccinés mais aussi des groupes d’âge plus jeune pas encore vaccinés deviendront un support propice à l’émergence de nouveaux variants infectieux. Il ne fait aucun doute que des campagnes continues de vaccination de masse permettront à de nouveaux variants viraux plus infectieux de devenir de plus en plus dominants et que cela résulte finalement en une dramatique disposition à l’apparition de nouveaux cas en dépit de l’augmentation des taux de couverture vaccinale. Nul doute que cette situation conduira rapidement à une totale résistance des variants en circulation aux vaccins actuels... »

Au vu de ces solides analyses qui divergent de celles d’autres virologues plus largement exposées par les grands médias (ces derniers ayant eux-mêmes des avis souvent contradictoires), ont aurait été en droit d’espérer un grand débat public autour de ces différentes analyses quant au choix d’une stratégie sanitaire. En effet toute la population est profondément concernée et ce virus a un comportement surprenant de l’avis même des spécialistes. Au lieu de cela on est confronté à un front de pensée unique mené par le pouvoir politique et les grands médias sur le thème du tout vaccinal. Les diverses approches par traitement sont ignorées aussitôt rendues publiques par tel ou tel institut, petit laboratoire, chercheur, qui ne reçoivent aucun soutien financier et même se voient mettre des bâtons administratifs dans les roues. On peut citer en étant loin d’être exhaustif : l’octofene de l’Institut Pasteur de Lille, le XAV-19 du laboratoire Xénothéra de Nantes, le Virapic (un extrait de plante de Guadeloupe) promulgué par le docteur Henri Joseph directeur de laboratoire en Guadeloupe, …

Pire, ceux qui émettent des avis différents de la dite pensée unique se voient dénigrés si ce n’est carrément qualifiés de complotistes.

Ainsi, l’AFP Belgique a réalisé une publication le 25 mars 2021, avec mise à jour le 31 mars, suite aux nombreuses publications sur les réseaux sociaux relatives à l’alerte du virologue belge Geert Vanden Bossche. On peut y lire : « Un arrêt total des campagnes de vaccination n'empêcherait pas l'apparition de nouveaux variants, dont la plupart sont apparus avant le début de la vaccination. » Ceci ignore les observations signalées au début de ce billet selon lesquelles les premiers variants les plus problématiques sont, certes, apparus avant le début de la vaccination, mais dans les pays où ont été effectués les essais cliniques du vaccin AstraZeneca et dans l’ordre chronologique où ces essais cliniques ont débuté.

L’article de l’AFP est malgré tout réalisé avec sérieux et soin développant et opposant les arguments de Geert Vanden Bossche à ceux attribués à d’autres experts du domaine, mais en prenant fermement parti pour ces derniers. Il qualifie l’alerte de Geert Vanden Bossche d’un risque seulement théorique : « Un risque théorique d'évasion immunitaire, évitable par les campagnes de vaccination massives. » Donc un risque évitable par ce qui crée ce risque « théorique » selon le virologue belge.

https://factuel.afp.com/le-risque-devasion-immunitaire-ne-remet-pas-en-cause-les-campagnes-de-vaccination

D’autres médias sont plus directs comme un article du 30 mars de La Dépêche qui, reprenant la publication du 25 mars de l’AFP en en faisant un résumé bien plus empreint de parti pris, titre : « Dans la "complosphère", le mythe des vaccins créateurs de variants. »

https://www.ladepeche.fr/2021/03/30/dans-la-complosphere-le-mythe-porteur-des-vaccins-createurs-de-variants-9458700.php

Mais nous avons heureusement d’autres articles plus mesurés dans leur propos comme celui publié le 20 mars par 20Minutes Suisse romande sous le titre « Vaccination de masse et mesures de protection : un cocktail dangereux ? » Il y est écrit : « L’association alémanique Avenir50plus tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre ouverte adressée aux parlementaires du National et du Conseil des États, elle se dit "très inquiète" pour la santé des chômeurs et des personnes vulnérables de plus de 50 ans. Selon sa directrice Heidi Joos, l’obligation de vaccination sur le lieu de travail, comme le revendique l’Union patronale suisse, tout comme l’élaboration d’un certificat sanitaire européen, sont des mesures "inacceptables".

Avenir50plus base son point de vue sur les récentes déclarations de l’immunologue belge, le Dr. Geert Vanden Bossche…. »

Après un rapide résumé de la teneur des déclarations de Geert Vanden Bossche, l’article se termine par ces propos de sagesse : « L’association alémanique admet qu’il ne s’agit que d’une théorie. Elle estime néanmoins que ces informations devraient être prises en compte rapidement par le monde politique. "La santé de la population est en jeu. On ne peut pas simplement considérer ces avertissements comme étant des théories complotistes." »

https://www.20min.ch/fr/story/vaccination-de-masse-et-mesures-de-protection-un-cocktail-dangereux-287456255334

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