051 - Inégalités de revenus (partie 2 : par déciles).

De 1995 à 2010, l’Insee a publié les salaires moyens par déciles (tableau ci-joint). Par exemple, le décile D1 est celui des 10 % de salaires les moins élevés et le décile D9 est celui des 10 % de salaires les plus élevés. Ont aussi été publiés le quatre-vingt-quinzième centile (C95) des 5 % de salaires les plus élevés et le quatre-vingt-dix-neuvième centile (C99) des 1 % de salaires les plus élevés. [1]

Depuis 1996, l’Insee publie par ailleurs un indicateur par décile plus parlant quant à l’aisance de revenus : le niveau de vie moyen. [2]

Le niveau de vie est calculé comme étant le rapport du revenu disponible par ménage divisé par le nombre d’unités de consommation du ménage. L’Insee calcule généralement le nombre d’unités de consommation en suivant l’échelle dite de « l’OCDE modifiée » qui attribue une unité de consommation UC au premier adulte, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans et plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Quant au revenu disponible d'un ménage, il comprend les revenus d'activité (nets des cotisations sociales), les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d'autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs.

Qu’il s’agisse des salaires ou des niveaux de vie, depuis 1995 où des données sont publiées par l’Insee, on n’observe pas d’évolution notable entre les plus hauts revenus et les plus bas.

Une évolution plus large de la part du revenu national français (avant impôt et prestations sociales) capté par le 1 % des revenus les plus élevés est exposée en [3] ; la source indiquée étant Garbinti, Goupille et Piketty (World income database).

On y voit que de 1915 à 1928, le 1 % des revenus les plus élevés captaient de 20 à 23 % du revenu national. Ensuite, de la crise de 1929 à 1941, cette part a évolué entre 16 et 18,5 %. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la part s’est effondrée jusqu’à 8,5 % en 1945. De 1946 à 1974 elle s’est située entre 9,5 et 11,6 %. À partir de 1975 elle a diminué jusqu’à 7,3 % en 1983. Elle est ensuite remonté pour refranchir le seuil des 10 % en 1996. Depuis, jusqu’à la dernière donnée de 2014, elle a fluctué entre 10,4 % et 11,7 %.

On constate donc qu’en France, les inégalités de distribution de revenu étaient sensiblement plus marquées entre les deux guerres mondiales du XXe siècle que de nos jours.

[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/001759971

[2] https://www.insee.fr/fr/statistiques/2417897#tableau-figure1

[3] https://www.inegalites.fr/evolution-part-top-1-revenus?id_theme=15