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Économie scientifique
2 octobre 2020

053 - Le bien-être perçu.

La notion de bien-être financier repose sur des mécanismes subjectifs de la psychologie humaine et même sur des mécanismes biochimiques du corps humains. Les points importants en ont été résumés par Thomas Wallace. [1]

« Sur la base d'un certain nombre d'études à grande échelle, Frank [2] note des relations importantes entre monnaie et "bien-être subjectif humain" :

- À l'intérieur d'une nation donnée, tandis que les gens riches se sentent substantiellement plus heureux que les gens pauvres, "le revenu relatif est un bien meilleur prédicteur de la sensation de bonheur que le revenu absolu".

- Des augmentations appréciables de revenu relatif améliorent le bien-être subjectif ; à l'inverse des diminutions significatives réduisent le sentiment général de bien-être et de satisfaction.

- Il existe un niveau de revenu au-delà duquel la sensation de bonheur change peu avec l'augmentation de revenu, si le taux de croissance est à peu près le même pour tout le monde.

- Le revenu absolu n'est pas un contributeur appréciable au bonheur, excepté dans un groupe où tout le monde souffre de grande pauvreté, alors le bonheur de chacun croît quand tout le monde reçoit une augmentation de revenu.

- Le degré de contentement procuré par son revenu absolu est fonction de sa propre sphère (c'est-à-dire que le bonheur est lié à la position relative de son propre revenu dans sa couche sociale).

- Des personnes connaissant des changements appréciables de statut marginal du fait d'une promotion ou d'une rétrogradation dans leur emploi avec des modifications de revenu subissent des changements biochimiques détectables tels que les niveaux de testostérone plasmatique.

- Les nations ayant les plus hauts niveaux d'égalité de revenu enregistrent les plus hauts niveaux de bien-être et de bonne santé ; les pays scandinaves se placent en tête. »

053

Donc, en dehors des situations de grande pauvreté - que l’on peut caractériser par les personnes dont les revenus sont sous le seuil de pauvreté, qui doivent se restreindre sur les besoins vitaux – le bien-être ressenti dépend de la sensation que l’on a de l’importance de ses revenus par rapport à ce que l’on sait ou l’on perçoit de ceux des autres membres de la société et du milieu social dans lesquels on vit. En général ce que l’on en sait concerne son entourage familial, relationnel et professionnel et ce que l’on apprend par les médias des personnes en vue de la société, ayant une position sociale élevée : vedettes du show business, du milieu sportif, femmes et hommes politiques, PDG de grandes entreprises, milliardaires de la finance. Concernant les revenus des personnes que l’on peut généralement directement côtoyer, nous avons vu qu’en ce qui concerne la France, même en poussant jusqu’au 99e centile, il n’y a pas eu de variation significative de l’évolution de la distribution des revenus depuis au moins 1970 et même depuis la Seconde Guerre mondiale. Concernant les vedettes du show business et du milieu sportif, bref du milieu du divertissement, les gens qui s’y intéressent c’est souvent parce qu’ils aiment leurs chansons, admirent leurs exploits sportifs et en cela ils sont moins regardants sur le niveau de leurs revenus. Il en va tout autrement des milliardaires de la finance dont certains atteignent de nos jours des niveaux de revenus et de richesses possédées que le citoyens moyen a même du mal à se représenter, à concevoir. Nous aborderons ce sujet dans le prochain billet.

[1] « America is Self-Destructing », Thomas Wallace, 2013 ; Author House, Bloomington, Indiana ; pp. 245-246.

[2] Robert H. Frank, docteur en économie et chercheur, professeur d’économie à l’université de Cornell.

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